Football Manager est une licence particulière qui a su fédérer une communauté de fans peu regardants sur ses graphismes minimalistes et à sa réalisation peu engageante. Au même titre qu'un Pro Cycling Manager, Football Manager Handheld 2011 se réserve avant tout aux passionnés de la discipline.  Seuls les puristes s'y retrouveront dans le vocabulaire propre au football et dans ses mécaniques de jeu. On passera ainsi des heures entières à rechercher les meilleurs joueurs et encore plus à essayer de gagner la confiance de ses supérieurs pour parvenir à débloquer les fonds nécessaires à son transfert.

Long à prendre en main et très touffu Football Manager fait de son mieux pour être accessible. Les développeurs lui ont intégré une aide dynamique sous la forme d'un personnage qui  accompagne le joueur novice au travers des différents menus. Il lui prodigue conseils et explications afin de bien cerner le fonctionnement de l'interface et la jouabilité toute particulière du jeu. Pour ceux qui seraient vraiment perdus, un manuel très complet est accessible depuis les options.

Dès les premières minutes de jeu on se rendra vite compte qu'aucunes améliorations significatives ne le différencie du précédent volet, Football Manager Handhled 2010. Toutefois on sera agréablement surpris de découvrir l'intégralité des équipes de la ligue 1 ainsi qu'une liste des joueurs à jour et presque complète. De plus, il est universel et intégralement localisé en français. On notera aussi l'apparition d'une option ben sympathique qui permet de géo localiser un stade de foot et de nous en indiquer l'itinéraire via l'outil plan de l'iPhone. Cependant ce sont là les seuls améliorations qu'il propose et pour les 10€ demandés, cela fait un peu cher de café.

Par ailleurs, si le cœur du jeu est plutôt bien réglé et que l'on prendra un véritable plaisir lors des matchs, on ne peut décemment pas laisser passer sa réalisation globale. Les menus n'ont pas été optimisés pour l'écran multitouch de l'iPhone. Laborieux et poussifs, ils ralentissent considérablement l'accessibilité. On passe un temps fou à appuyer sur de nombreux boutons alors qu'il aurait été plus ergonomique d'utiliser un glissé du doigt. Même constat pour la partie son inexistante. On comprendra l'inutilité d'une musique mais sans bruitages, c'est l'immersion qui en prend un coup. En particulier pendant les matchs. D'ailleurs, ceux ci sont un exemple de schématisation à l'extrême usant et abusant de couleurs primaires. Très moches, ces phases de jeu ont au moins l'avantage d'être lisibles.

Finalement, si l'on se concentre sur son gameplay global, il faut reconnaitre que Football Manager se révèle très agréable à jouer. Bien sur il faudra passer outre sa réalisation très moyenne, son interface mal pensée et les longues heures d'apprentissage, mais sa difficulté bien calibrée et les nombreux événements qui surviennent en cours de partie relance en permanence son intérêt. Ne pensez pas être à l'abri d'une fracture ou du rachat d'un de vos joueurs par une équipe adverses. De même et c'est sans doutes ce qui le rend le plus plaisant, les phases de championnat ménagent un vrai suspens similaire à celui que l'on ressent en regardant un match à la télévision. Chaque minutes comptes et il peut arriver que dans les dernières secondes, un ultime échange de balle transforme une victoire en défaite. Au final, on passera le plus clair de son temps à préparer son équipe pour ensuite la voir évoluer au cours des compétitions. Un petit plaisir long à venir mais qui rend le jeu si intéressant.