On le sait désormais, Gameloft]] à chaque nouveau titre reprend le concept d'un jeu célèbre. Si l'on s'attend à une dose de [[Syphon Filter avec son futur Silent Ops, c'est ici à du Max Payne que l'on a droit avec 9mm. Un jeu aux accents gansta rap west coast qui lors de sa présentation il y a quelques mois présageait d'un GTA like en puissance. Finalement il n'en est rien puisqu'il n'a aucune affinité avec le titre de Rockstar si ce n'est son contenu mature à base de dialogues orduriers et de scènes parfois assez violentes.

Un jeu mature

Jusqu'à aujourd'hui, Gameloft avait fait le choix de rester globalement dans le politiquement correct. Pourtant il semblerait que l'éditeur cherche à tâter le terrain de jeux plus matures avec 9mm. S'il avait déjà exploré un univers assez similaire avec ses titres de la série Gangstar , on restait tout de même dans quelque chose de gentillet. Cette fois ci l'histoire se veut sombre et les personnages particulièrement torturés. Il faut dire que Kannon, le flic des sales quartiers que l'on dirige, ne fait pas dans la dentelle. Chacune de ses répliques contient au moins trois jurons et il n'hésite pas à frapper sur tout ce qui bouge. On a par exemple droit à un interrogatoire musclé d'un boxeur en chaise roulante qui pourra en choquer quelques uns. Des choix qui ne plairont certainement pas à tout le monde, mais qui ont au moins le mérite d'apporter plus de profondeur aux personnages et de décrédibiliser l'univers. Finalement, un point positif qui fait généralement défaut à l'éditeur.

Cette fois ci le héros est bien plus charismatique qu'à l'accoutumée et l'histoire passionnante est soutenue par des phases de gameplay originale. On nage ainsi en plein polar à l'inspiration évidente du dernier Miami Vice de Michael Mann. John Kannon et son équipe de flics endurcies doivent faire face à une montée en puissance d'un cartel de la drogue qui a la main mise sur une partie de la ville. Les méthodes judicaires classiques étant alors obsolètes c'est un comportement furieusement musclé que ces policiers ont du adopter. Les fusillades et poursuites sont monnaies courantes et les scènes d'intimidations à base de quick time event apportent un peu de fraîcheur au gameplay.

Du fun en demi teinte

Au niveau du gameplay, Gameloft ne s'innove pas. L'éditeur se contente de resservir les mêmes mécanismes maintes fois utilisés dans ses autres titres. On ne sera donc pas étonné de trouver des similitudes avec Zombie Infection ou Shadow Guardian. On retrouvera ainsi  l'utilisation de gestes tactiles pour déverrouiller les portes et le coté très dirigiste propre à Gameloft. 9mm apporte tout de même son lot de petites nouveautés. Il sera possible d'user et d'abuser d'un effet bullet time afin de ralentir le temps et de pouvoir slalomer entres les balles ainsi que de participer à de nombreuses phases en QTE (Quick Time Event). Lors de certaines il faudra appuyer sur des phrases à l'écran afin de réussir un interrogatoire et d'autres où l'on devra tracer des mouvements pour faire agir notre personnage en conséquence. L'une d'elle particulièrement originale et dynamique nous entraine dans une course poursuite à pied façon parkour, où il faudra faire sauter ou glisser son personnage sous les obstacles afin de rattraper un kidnappeur.  Un bon point qui participe à l'une des rares qualités du soft, être varié. Tout au long de l'histoire on sera amené à piloter un hélicoptère, survivre à des vagues d'ennemies, réaliser des interrogatoires, combattre à mains nues et abattre un véhicule en mouvement en tirant dessus depuis le toit d'un camion sur l'autoroute.

On appréciera également la boutique, qui permet d'améliorer son équipement (cartouches, armes) ou de se procurer des gilets pares balles. Un petit coté gestion d'inventaire bienvenu qui colle bien au jeu. Au niveau de la difficulté, elle est plutôt bien calibrée même si en mode normal il faudra parfois s'y reprendre à plusieurs fois pour terminer un chapitre. En revanche coté durée de vie c'est assez mauvais. Les 12 niveaux une fois complétés n'offrent aucune rejouabilité. Linéaires et sans fioritures, il ne faudra pas plus de 4 heures  pour les boucler. 9mm est donc ridiculement court mais s'offre tout de même un mode mulitjoueur efficace qui pourra vous occuper quelques heures de plus.

Une réalisation décevante

 Le moteur graphique du jeu semble vieillissant et affiche une 3D cubique grossière accompagnée de textures mal définies et pixélisées. Pourtant, sur iPad l'éditeur a su nous surprendre agréablement avec des titres comme Fast Five ou N.O.V.A.2, démontrant qu'il peut encore être bien exploité. 9mm n'est malheureusement pas de ceux là mais ses graphismes très moyens sur iPad restent relativement correct sur iPhone. La taille réduite de l'écran adoucie convenablement les textures rendant le tout bien plus agréable à l'œil que sur la tablette d'Apple. Toutefois, les promesses avancées dans la description du jeu (des graphismes ahurissants et des environnements destructibles), ne sont pas du tout tenues.  Les environnements ne sont absolument pas destructibles quand aux graphismes, il suffit de regarder nos screenshots pour se rendre compte de leur qualité. Aucun des deux arguments ne se vérifie (le jeu a été testé sur iPad 1 et iPhone 4. La version iPad 2 est elle complètement différente ?).

En ce qui concerne les animations, elles sont assez inégales. Certaines particulièrement rigides sont risibles alors que d'autres assez bien fichues remontent le niveau. On les appréciera entres autres lors des nombreuses Cut-Scenes qui accompagnent agréablement bien le scénario. Coté son c'est une bonne surprise, les doublages anglais sont plutôt bons et les musiques d'excellente facture. En revanche niveau maniabilité le constat est mitigé. Si le jeu se joue relativement bien et procure une bonne dose de fun lors des fusillades, il souffre d'un problème de réactivité. Les commandes ne réagissent pas toujours et il arrive que l'on se fasse tuer parce que Kannon a refusé de tirer ou de s'accroupir. Ce défaut sans être rédhibitoire est surtout gênant lors des QTE qui n'autorisent aucune fausse manipulation. Un point qui mériterait une mise à jour pour être corrigé. Étrangement, la version iPhone s'en sort beaucoup mieux. Les commandes sont parfaitement réactives et les QTE ne posent plus aucun problèmes. Il faut dire encore une fois que la taille d'écran réduite est bien plus pratique lors de ces phases, les pouces se positionnant de manière plus intuitive sur les zones à toucher.