Henry Blake est un héros torturé et énervé qui n'a rien à envier à un certain Kratos. Dès les premières minutes de Backstab, il est violenté, accusé à tort et enfermé dans un cachot humide, où tous le croient mort. Il n'en ressortira que quatre ans plus tard pour être conduit devant le peloton d'exécution. Ravagé par la disparition de sa femme et à quelques secondes de sa fin, un événement inattendu va lui offrir une seconde chance. Troquant son uniforme de la garde royale pour un look de pirate, il va devenir un héros paria et tatoué en quête de vengeance.

Une inspiration évidente

Fidèle à sa réputation, Gameloft a mis les pieds dans le plat pour nous offrir une redite d'un titre console. C'est ici un joli mix entre Assassin's Creed et Prince of Persia que l'éditeur nous offre. Henri Blake est en effet lâché dans des environnements vastes et ouverts où il lui sera possible d'utiliser ses nombreuses capacités athlétiques pour grimper et escalader sur toutes les structures visibles. De l'incontournable course sur les murs aux sauts de l'ange entre deux bâtiments, c'est à un gameplay très orienté plateforme / aventure qu'il faut s'attendre. S'il est vrai que Gameloft avait déjà tâté le terrain avec son Shadow Guardian, il a désormais bien appris de ses erreurs et nous invite cette fois à une aventure variée et non linéaire.

Une aventure variée

Dans  Backstab, l'éventail des possibilités offertes est très vaste. On pourra se contenter de suivre l'histoire ou alors passer des heures entières à réaliser les nombreuses quêtes annexes. Combats dans des arènes, assassinat de cibles, découverte de coffres cachés, chasse aux plantes rares ou livraisons de colis à la GTA. Aucun risque de s'ennuyer. Il sera également possible d'améliorer son équipement en s'achetant de meilleures armes, ou même de s'offrir des maisons pour faire retomber son niveau de recherche.

C'est en effet l'une des subtilités du gameplay, Henry est un fugitif qui ne doit pas se faire remarquer. Il conviendra donc d'abattre ses cibles en silence d'un coup dans le dos. Dans le cas contraire ou s'il a le malheur d'avoir un comportement suspect (bousculer les passants, courir devant les gardes ou se battre en public), il sera alors repéré et poursuivi par la garde royale. Evidemment, on pourra rester caché un moment pour faire baisser le niveau d'alerte à zéro ou plus simplement se contenter de payer une prime. Un petit air de Red Dead Redemption bienvenu qui se retrouve également lors des balades bavardes avec les PNJ ou pendant les chevauchées à cheval.

Un Monde vivant

Un autre point sur lequel Gameloft a visiblement fait des efforts concerne l'univers du jeu. Les environnements ne bénéficient pas d'un rendu graphique exceptionnel (et sont assez inégaux) mais sont variés et dans l'ensemble assez beaux. On passera ainsi d'une ville assiégée en ruine au murs sombres et humides d'un cachot, pour enfin atterrir sur une île paradisiaque. Chaque lieu visité déborde de vie, renforçant l'immersion et invitant à de nombreuses interactions. On croisera ainsi des dizaines de pnj, mais également de quelques animaux et autres éléments animés (moulins, bateaux ...) avec lesquels il sera toujours possible de réaliser une action. De la simple discussion en passant par une bousculade ou carrément une mise à mort. Autre point à souligner, le cycle jour / nuit ainsi que la gestion de la météo qui, associés aux différents scripts qui rythment l'aventure nous transporte dans un univers quasi persistant. Malheureusement, tous ces efforts sont gâchés par une réalisation bancale en partie due à un moteur graphique à la ramasse.

Techniquement dépassé

Backstab était pourtant bien parti, avec son gameplay varié, son univers vivant et ouvert et son histoire originale. Mais c'était sans compter le moteur graphique complètement dépassé utilisé par Gameloft. Les bâtiments souffrent du syndrome du cube, les textures des personnages sont floues, pixélisent et le clipping omniprésent donne l'impression de jouer à un jeu d'un autre âge. On pourra se rassurer en se disant que les graphismes n'impactent pas le gameplay, mais ils ne sont pas le seul défaut de Backstab.

Il faudra aussi composer avec les bugs de collision qui pourront vous entrainer de l'autre coté du décors ainsi qu'avec les plantages intempestifs qui vous feront perdre votre progression. Un point à souligner, dans Backstab, les sauvegardes se font par point de contrôle. Chacun d'entre eux étant directement relié à un événement de l'histoire. Le problème étant que le gameplay du jeu incite à flâner pour réaliser les nombreuses quêtes annexes et autres recherches d'objets cachés. Or lors d'un plantage, touts vos acquis entre deux points de contrôle sont alors perdus.

Autre soucis, la caméra qui lors des cut-scenes ou des mouvements scriptés aura une fâcheuse tendance à se placer au mauvais endroit. Cachant l'action et ne laissant que le son pour en profiter. Heureusement ce dernier point n'est pas véritablement handicapant en jeu. Pour finir niveau défauts, on pourra enfin noter les animations parfois ridicules des personnages et l'ambiance sonore assez quelconque.