The Swapper est un jeu qui, tout comme Lone Survivor s’avère être incroyablement difficile à jouer sur de longues périodes en raison de la noirceur qui s’en dégage. Les deux jeux partagent le même sentiment troublant de confusion et d’incertitude. Le jeu vous entraine dans son contexte solitaire d’une station spatiale abandonnée. Vos pas résonnent le long des couloirs, et c’est un véritable réseau tentaculaire fait de technologies en décomposition et d’empreinte décolorée d’une ancienne colonie humaine qui vous attend. On a cette forte impression qu’en dépit de ce côté artistique qui émane de cette station qui témoigne de l’ambition humaine, elle est tout simplement devenue stérile, et vous, aventurer muet, êtes équipé d’une technologie puissante et expérimentale pour tenter de survivre.

Vous disposez d’une arme contrôlable soit avec le stick droit, ou soit directement avec l’écran tactile de la PS Vita. Celle-ci peut générer des clones de votre personnage et les matérialiser un peu partout dans les décors. Jusqu’à quatre clones peuvent être déployés en même temps. Attention cependant, puisque les clones se déplacent simultanément, et seul l’un d’entre eux est réellement vous. Lorsque l’un de vos amis d’infortunes est "tué", vous pouvez en créer un autre facilement. Mais quand c’est l’humain qui meurt, alors vous devez recommencer. Et c’est là que le concept de transfert de The Swapper entre en jeu : tant que vous avez une ligne de vue dégager, vous pouvez créer un clone, et venir à bout de quelques énigmes vraiment créatives. Si gérer cette capacité est un jeu d’enfant, la difficulté augmente toutefois petit à petit. Ne pensez pas avoir tout vu dès le début. Le jeu s’intensifie lorsque vous vous rendez compte que le temps ralentit lorsque vous commencez à positionner un nouveau clone, ce qui permet de ruser.

Invoquer un clone au-dessus de vous avant de vous transférer dans son corps vous permet de voyager vers le haut presque indéfiniment. Il faudra aussi prendre en compte à plus ou moins long terme des zones de lumière de différentes couleurs : bleue lorsque le clonage s’avère limité, rouge quand la permutation avec l’un de vos doubles est indisponible. Il y a toujours un petit quelques choses qui vont profondément modifier votre aventure tout au long du chemin. Mais tout n’est pas parfait. Les puristes des puzzle-games ronchonneront pas mal parce que le succès dans The Swapper ne repose pas uniquement sur votre intuition ou la compréhension d’une solution : il faut aussi faire preuve de dextérité. Souvent, vous aurez beau comprendre ce qu’il faut faire, vous mourrez par manque de précision ou à cause du temps nécessaire pour réaliser une action. S’il sait se montrer satisfaisant, le titre sait aussi s’avérer exaspérant, voire même injuste.