Vous avez probablement déjà entendu parler d'Okami à un moment de votre vie de joueur, depuis sa sortie sur Playstation 2 en 2006. L'oeuvre conçue par le studio Clover a su avec les années gagner le coeur des joueurs ainsi qu'un titre de jeu culte. Et bien qu'il aurait pu assez mal vieillir douze ans après, ses graphismes magnifiques conservent leur caractère envoûtant et hypnotisant et rendent à merveille sur l'écran de la Switch. Bien entendu, on n'échappera pas à quelques défauts dus à l'époque mais les fans du jeu peuvent d'ores et déjà se rassurer sur ce portage tandis que les néophytes pourront avec un peu de persévérance découvrir une vraie pépite des années 2000. 

Dans Okami, vous incarnez la déesse du soleil Amaterasu - figure importante de la mythologie japonaise - ici représentée sous la forme d'un loup blanc. Réveillée 100 ans après après son dernier grand duel contre le terrible Orochi, sa mission sera de retrouver les 13 pinceaux célestes disséminés autour du monde alors que le mal a de nouveau fait son apparition. Avec son ami insecte Issun, il lui faudra parcourir le monde et bannir les monstres qui l'assaillent en leur bottant gentiment les fesses. Si Issun sert principalement de sidekick rigolo, il pourra donner à Amaterasu des informations et indices qui l'aideront tout au long de l'aventure. Plus vous retrouverez de pinceaux célestes et plus vous disposerez d'atouts pour restaurer et guérir le monde. Ces techniques de pinceau sont la clé pour vaincre vos ennemis et vous serviront également à restaurer des structures ainsi que la végétation environnante. 

Cela semble presque évident, mais le jeu s'inspire énormément du folklore japonais avec un style graphique en cel-shading donnant l'impression de contempler de véritables estampes japonaises en mouvement. La direction artistique est envoûtante et charmante, et on se plaira souvent à regarder les fleurs pousser sous nos pas. Les combats sont eux plutôt simples au premier abord, mais il vous faudra rapidement apprendre de nouvelles techniques et à vous montrer créatif. Courir en cercle en matraquant la touche Y montre vite ses limites et il vous est possible d'entrer en brush mode et ainsi d'essayer vos pouvoirs. Trancher un ennemi en faisant le geste d'un pinceau ou placer une attaque bien timée est très satisfaisant lorsque tout roule. Comme dans un certain nombre de RPG, vous pourrez également utiliser d'autres outils en combat comme des symboles permettant d'améliorer votre défense ou les dégâts infligés. 

Bien que par défaut le jeu se joue avec des contrôles à la manette, il vous est aussi possible d'utiliser les capteurs de mouvement des Joy-Cons pour manier les pinceaux. Si les débuts sont quelques peu laborieux, c'est une option assez intéressante et divertissante une fois que vous aurez acquis un peu de pratique. En mode nomade, c'est un peu plus compliqué puisqu'il vous faut maintenir le bouton permettant de passer en brush mode et dessiner avec votre autre main sur l'écran. Cependant, même si cela s'avère assez délicat au début, il s'agit sans doute d'une des meilleures façons de jouer à Okami. Personnellement, je n'ai jamais joué au jeu qu'il s'agisse de la version originale sur PS2 ou d'une de ses réeditions et je n'ai pas ce sentiment de nostalgie qui estompe parfois les défauts d'un titre. Bien qu'il soit aussi agréable à jouer malgré ses 12 ans d'âge, Okami et ses angles de caméra peuvent être parfois très crispants, et plus particulièrement lors d'un combat intense ou des mini jeux.  Un défaut typique de l'ère PS2 avec une caméra qui vous autorise une vue libre mais qui n'hésite pas à revenir à sa position initiale dès que vous bougez. Un petit défaut certes comparé à toutes les qualités du jeu de Clover, mais qui s'avère parfois assez énervant. Quant aux dialogues du jeu, ils ne vous laissent pas vraiment découvrir l'univers par vous même et vous subirez beaucoup de verbiage d'exposition. C'est d'autant plus crispant quand certains dialogues ne peuvent pas être passés. 

Cela dit, pour un jeu datant de 12 ans, Okami a plutôt bien résisté aux affres du temps et reste un des jeux les plus stylés et envoûtants disponibles sur le marché. De plus, avec son petit prix fixé à une vingtaine d'euros pour plus de 40 heures de jeu, il s'agit d'une très bonne affaire surtout quand on considère le niveau de qualité du jeu. Que vous soyez un néophyte ou un fan de la première heure, voilà une excellente occasion de jouer à ce classique sur votre Switch. Et même si vous n'êtes pas immédiatement happés par son charme indéniable, quelques heures de jeu suffiront pour vous convaincre.