On ne peut clairement pas dire que la Switch manque de bons jeux d'action/aventure indépendants, et la liste s'étoffe encore aujourd'hui avec Hyper Light Drifter. On y retrouve aussi bien l'aspect top-down shooter d'un Enter the Gungeon qu'un soupçon de Hollow Knight ainsi qu'un héros qui ne manque pas d'allure et qui n'aurait pas à rougir devant le personnage principal de Dead Cells

Cependant, qualifier Hyper Light Drifter de simple dérivé ne lui rendrait certainement pas justice, et pas seulement parce que la sortie du jeu a précédé tous les titres cités au dessus. Le jeu de Heart Machine se suffit brillamment à lui même et joue selon ses propres règles. Cela dit, il est facile d'y déceler des mécaniques issus des tous premiers jeux Zelda, dont Hyper Light Drifter s'inspire largement. Le jeu est un Action-RPG comportant quatre tentaculaires donjons principaux qui peuvent chacun être complétés plus ou moins dans l'ordre que l'on souhaite. Le monde qu'on explore est semi-ouvert et a son lot de boss à combattre, d'armes à upgrader et bien entendu d'énigmes et de secrets à découvrir. En fait, le monde d'Hyper Light Drifter est une énorme énigme à lui tout seul dont vous découvrirez les secrets tout au long de votre aventure. 

Pour ce qui est du design du monde, le jeu d'Heart Machine est tout simplement un triomphe. Son monde fantastique et dévasté est magnifiquement rendu avec une palette de couleurs très néon et accompagné par une très belle bande originale obsédante aux accents de synthwave. C'est un monde rempli d'histoires de perte tragique, d'épreuves et d'héroisme où chaque morceau de texte écrit devra être retrouvé par le joueur. La plupart du temps, tout vous est communiqué par des symboles et pictogrammes, qu'il s'agissent des lamentations d'un PNJ opprimé ou d'un tutorial servant à apprendre un nouveau mouvement. Cela peut toutefois être un obstacle au début du jeu et il faudra tenir bon durant le segment d'introduction qui ne vous tient que très rarement par la main. Et cela s'étend à toutes les nombreuses rencontres hostiles que vous ferez dans le jeu. Bien qu'il s'agisse d'un jeu d'aventure, les combats constituent une grande part d'Hyper Light Drifter

Pour progresser, il vous faudra impérativement maîtriser les combats sur le bout des doigts, car quelques coups suffisent pour causer le trépas de votre personnage, aussi classe et stylé soit-il. Et lorsque les ennemis commencent à arriver en nombre, le matraquage de boutons est tout simplement inefficace. Il s'avère vite impératif d'apprendre le dash, exécutable via le bouton B, qui est essentiel pour survivre dans ce monde en ruines. Si vous pourrez compter principalement sur votre fidèle épée, elle vous permet également de récupérer des munitions pour vos armes de jet. Maîtriser les armes à feu du jeu est un exercice souvent délicat mais très gratifiant. Le fait de viser avec le bouton ZL est parfois assez compliqué lorsqu'on se trouve au milieu d'un combat, cette action vous rendant immobile et donc vulnérable. 

Hyper Light Drifter est clairement un titre assez punitif et vous passerez de longues heures à apprendre à maîtriser tous ses aspects mais cela ne doit pas vous décourager. Et pour cause, contrairement à Enter The Gungeon ou Dead Cells il n'y a pas de système de permadeath propre aux rogue-likes. Lorsque vous mourrez, vous serez simplement renvoyé au début de la section que vous exploriez. Au fil de vos parties, vous deviendrez de plus en plus doué pour éviter les multiples dangers de ce monde, un peu à l'image de votre personnage. En fin de compte, c'est surtout la beauté et la classe des environnements que vous explorerez qui vous poussera à y revenir sans cesse jusqu'à la fin. Comment abandonner alors qu'un fabuleux décor en pixel-art vous attend au détour d'un donjon ?