La dernière fois qu’on a vu Grand Theft Auto : San Andreas, c’était à l’occasion de sa sortie sur PlayStation 3 et Xbox 360 en 2008, après avoir vu le jour pour la première fois sur PlayStation 2 en 2004. Plusieurs années plus tard, Rockstar continue de porter sa prestigieuse série d’action sur mobile, et cette nouvelle adaptation se révèle particulièrement efficace. Pour son arrivée sur iOS, le titre s’offre une interface entièrement remaniée pour le tactile, mais surtout de bien meilleures qualités que les précédents opus de la série. Ça donne une interface légèrement encombrante, mais qui permet de s’en sortir quel que soit l’action que vous êtes en train de faire. On en vient d’ailleurs à être agréablement surpris dans deux missions plutôt difficiles, dont l’une nous demandait de poursuivre un personnage sur un vélo.

On note cependant que le jeu est compatible avec les manettes iOS 7, comme la MOGA Ace Power. Avec elle, on a vraiment l’impression de jouer à la PlayStation 2, pour le meilleur (la conduite est bien retranscrite, et on peut se déplacer tout en jouant avec l’appareil photo) et pour le pire (la caméra ne permet pas de jouer en TPS convenablement). Une chose est sûre cependant : cette version iOS de Grand Theft Auto : San Andreas ne ressemble plus beaucoup à la version PS2. Le jeu a été amélioré avec un framerate qui tient la distance, des détails sur les personnages bien présents, des reflets et des ombres plus réalistes. Si vous n’avez jamais joué à San Andreas auparavant, vous devez donc savoir qu’il s’agit de l’un des jeux les plus massifs dans l’histoire de la série, juste derrière le très récent Grand Theft Auto V.

Tout commence avec un modeste conflit autour des bidonvilles de Los Santos, mais la spirale infernale va très vite s’engager pour vous amener à parcourir d’immenses décors, d’une campagne à la montagne, en passant par le désert et une réplique de Las Vegas. Les missions peuvent être prises dans l’ordre que vous voulez, mais elles ont toutes un point commun : vous disposez forcément d’une arme à feu et d’un véhicule. Comme tous les GTA de l’époque, il y a aussi des tas de petits boulots à effectuer. Certains peuvent d’ailleurs s’avérer frustrants quant à leur difficulté, même s’il y a de nouveaux points de contrôles pour éviter ça. Et la rigidité du personnage fait froid dans le dos. Mais quand on s’intéresse plus à la partie scénarisée, on fait face à une histoire passionnante, portée par un casting vocal de haute volée. Le personnage principal, CJ, force le respect.

Mais Grand Theft Auto, c’est avant tout une série où l’on explore à tout va. On va très vite arrêter de poursuivre sa mission principale pour aller voler un avion, monter jusqu’au sommet du mont Chiliad, détruire des stations essences, ou tout simplement tuer des gangsters afin de contrôler leur territoire. On pourra aussi jouer l’ambulancier ou participer à des courses illégales. Tout compte fait, Grand Theft Auto : San Andreas offre sans doute plus d’une centaine d’heures de jeu. Et c’est sans parler de la bande-son qui marque, l’humour qui déménage, les panoramas magnifiques, les bibelots cachés à trouver et la possibilité de faire grossir (ou maigrir) son personnage si vous mangez un peu trop de burgers. C’est un jeu absurde, mais c’est aussi un jeu ambitieux, et il est maintenant sur votre smartphone ou votre tablette.

Cette adaptation mobile est livrée sans compromis. Les contrôles tactiles ont gagné en profondeur, et l’ajout d’une manette iOS 7 permet d’avoir une PSP entre ses mains. Reste à voir si le jeu n’intéressera pas que les nostalgiques, car il est difficile de savoir si San Andreas intéressera les nouveaux joueurs. C’est un énorme plaisir d’y rejouer sur iOS, mais pourtant, il s’avère aussi daté et souvent frustrant. Mais même malgré ces défauts, le titre s’avère toujours aussi jouissif avec ses gangsters chinois aveugles, ses champs d’herbes à cramer, ses hippies complètement dingues, et son héros au charisme d’enfer.