Après quelques jours de teasing et un rendez-vous avec les développeurs, la société canadienne en difficulté dans les ventes de smartphones a présenté sa vision d’un système d’exploitation mobile. Prévu pour la fin de l’année, sans doute à la rentrée, Blackberry 10 sonne sans aucun doute comme un véritable vent de fraicheur pour l’OS mobile de RIM qui a clairement perdu de sa splendeur après la sortie d’iOS et d’Android.

La présentation fut faite en compagnie des principaux développeurs qui ont d’ailleurs reçu un mobile de développement, plutôt sobre, très classique même, mais qui avait le mérite d’être entièrement tactile. Car oui, avec Blackberry 10, RIM se dirige vers le tout tactile, redéfinissant au passage sa vision de l’interface à la manière de Microsoft lorsqu’ils ont présenté Windows Phone. Mais si pour la firme de Redmond, le pari est loin d’être gagné, en témoigne l’abandon de LG, RIM compte bien sur la renommée de sa marque – Blackberry – auprès des entreprises et des jeunes, pour redorer son blasons et reprendre des parts de marché.

Dans cette nouvelle version, c’est donc une vraie refonte à laquelle on a à faire, un renouveau qui devrait au passage provoquer quelques remous parmi les aficionados de la marque puisque l’intégralité des menus et leurs subtilités ont été revues pour obtenir un résultat jugé intéressant, et axé sur la fluidité.

Fluide et différent
On l’a dit, la nouvelle interface de Blackberry 10 est résolument un vent de fraicheur pour un OS longtemps en retard sur la concurrence. Tout tactile, même si le constructeur ne ferme pas les portes à d’éventuelles modèles avec claviers physiques. L’OS est ainsi basé sur QNX, un UNIX propriétaire que les utilisateurs du Playbook connaissent bien. Cependant en terme d’interface, rien ou presque ne se ressemble. RIM a réussi à concilier, visiblement avec adresse, l’interface d’iOS, reprise depuis par beaucoup de concurrent, avec ses icones, et les fameuses tuiles du « métro » de Windows Phone 7/8. On retrouve quelques éléments venant d’Android comme la barre de notification et quelques raccourcis pour lancer plus rapidement certaines applications. On parle ici de l’appareil photo par exemple ou de la recherche. Les widgets venant d’iOS sont aussi de la partie, et permettent de voir rapidement des informations essentielles, comme la météo et le calendrier. Mais que les amateurs de simplicité extrême ne se braquent pas, en second lieu, on retrouve une grille classique présentant l’intégralité des applications présentes dans le téléphone, y compris celle que l’on a installé ultérieurement.

Toujours du côté de l’interface, lorsque vous souhaiterez accéder à un mail, il faudra littéralement balayer l’écran pour faire venir l’application, et une fois à l’intérieur de celle-ci, un second balayage vers l’extérieur vous permettra de revenir à la liste de vos mails ou de vos boites aux lettres. Quant à la galerie photo, ils ‘agit quasiment du même système, si vous décidez de visualiser les photos de vos dernières vacances au Brésil, vous pourrez les partager, ou les éditer d’un simple balayage vers la droite, la liste des albums s’affichant quant à elle grâce à un balayage vers la gauche cette fois-ci. Vous l’aurez compris, il faudra un petit temps d’adaptation pour bien comprendre le fonctionnement de l’interface, mais elle reste résolument intuitive et fluide. En terme de multi-tâche enfin, notons la présente d’un mode permettant d’empiler les fenêtres, offrant une bonne visibilité à chacun d’entre-elle pour rapidement savoir où aller.

De la physique dans le clavier
Mais ce qui avait fait le renommée de Blackberry, c’est indubitablement son clavier physique d’excellent qualité qui reste encore aujourd’hui à la pointe des besoins. Pour Blackberry 10, RIM passe cependant au tout tactile, en assurant au passage que RIM reste un spécialiste du genre, quelque soit ses limitations. Ainsi, lorsque vous commencerez à taper un mail ou un sms sur le clavier claire et jugé plutôt bon par les développeurs, l’OS vous proposera des mots non pas sur une ligne comme on peut le voir sous Windows Phone ou Android, mais directement sur les prochaines touches que vous allez potentiellement toucher.

L’entreprise canadienne en faisant la démonstration avec le mot « Black » qui, au dessus de la lettre S, devenait « Blacks » ou au dessus du B, devenait « Blackberry ». Une façon de réinventer la roue sans pour autant se débarrasser des acquis de la concurrence à ce sujet. Reste à voir la qualité de ce correcteur intelligent dans les versions internationales de l’OS.

Quid des modèles présentés ?
La conférence en marge du Blackberry World n’était visiblement pas axée hardware. En témoigne le mobile donné aux développeurs pour l’occasion, et pour préparer la sortie de Blackberry 10 en fin d’année. Il s’agissait ici d’un terminal pour le moins classique, aux finitions étranges, proposant cependant un écran de 4,2 pouces (1280x728px), une puce NFC, un port micro-HDMI et un emplacement pour une micro-sim. RIM a cependant précisé qu’il n’était question ici que d’un modèle de présentation afin de tester le système d’exploitation, les modèles porte-étendards de ce « renouveau version 10 » seront présentés bien plus tard dans l’année.

D’ici-là, il n’y a donc qu’à patienter. Le résultat présenté par RIM durant cette conférence semble en tout cas extrêmement prometteur, reste à voir si la firme canadienne saura se démarquer de la concurrence, notamment du côté des applications, désormais au cœur des OS pour smartphones. Elle aura en tout cas fort à faire dans un environnement hostile dominé par Android et iOS, qui réussi encore pour l'instant à mettre de côté l’un des anciens géants du secteur, à savoir Microsoft. La fin de l’année s’annonce en tout cas particulièrement passionnante pour les amateurs de Blackberry.