On ne reviendra pas sur les qualités intrinsèques des jeux disponibles au sein de cette compilation, si ce n’est qu’ils ne sont, au passage du titre sur Vita, plus que deux. Car si Peace Walker (disponible en premier lieu sur PSP) avait eu les honneurs du portage HD sur PS3 et même Xbox 360, la dernière portable de Sony n’y a pas eu droit, visiblement  punie. Mais il faut aussi dire que Peace Walker, pleinement jouable, est disponible plein pot sur le PlayStation Network. Cette démarche purement mercantile est malheureusement dommageable, surtout que le prix de la compilation à quand même de quoi surprendre. Pas loin de 30 euros, pour deux reliques certes remise au gout du jour, mais c’est quelques euros de moins que les versions consoles de salon complètes. On aurait cependant pu espérer quelques bonus pour combler ce manque évident, mais il n’en est rien. Pas de trophées supplémentaires, de thèmes ou de making-of inutiles, juste deux jeux sinon rien.

Passé la polémique, on se lance donc dans le jeu et on ne peut pas dire que le travail de portage ait été fait à l’aveuglette puisque celles et ceux ayant touché à la version PS3 ne seront pas dépaysés. Le côté HD est certes un peu trop exagéré puisque dans le cas du second opus notamment, on subit quelques défauts que l’on aurait aimé ne pas voir pour un jeu vieux de plusieurs années. Des saccades et un peu de ralentissements viennent entacher l’expérience de jeu, une expérience sur laquelle repose l’intégralité de la saga, qui a longtemps surfé sur sa narration et son histoire à couper le souffle. Et d’ailleurs, que ceux qui n’ont pas fait le premier épisode ou même les nombreux spin-off se rassurent puisque chaque opus de la saga Metal Gear peut facilement être joué sans avoir joué au reste. C’est d’ailleurs le grand intérêt de la série, être relativement accessible pour les néophytes, tout en n’oubliant pas les fans en déversant des tonnes de références ici et là et en surfant sur des règles scénaristiques qui restent les mêmes d’un épisode à un autre.

Du côté des qualités, on retiendra que la taille plus réduite de l’écran de la PlayStation Vita fonctionne à merveille sur les deux jeux présents dans la cartouche. Les graphismes sont un peu plus fins, on souffre moins de l’aliasing, la pluie est un peu plus fine, certains détails sont agréables à l’œil. Il n’est donc pas question d’un travail supplémentaire sur les textures, juste un écran plus petit que les télévisions full-HD.

Mais le challenge pour remplacer les gâchettes L2 et R2 de la version PS3 était tout de même de taille, mais l’écran tactile de la console a su les remplacer au pied levé. On parcourt l’inventaire très facilement du bout du doigt, mais quelques soucis restent, et notamment l’impossibilité ou presque de changer de position alors que l’on vise, il faut alors déséquiper l’arme, ce qui oblige à gesticuler sur sa console pour tenter de ne pas tirer et de ne pas attirer l’attention de l’ennemi. Une attention sommaire puisque le portage n’a en rien amélioré les problèmes d’I.A. qui étaient parfois plus que délirant à l’époque. Entre les soldats qui ne vous voit pas alors que vous tenez juste devant lui, ou ceux qui arrivent à se coincer, ou à vous voir alors que vous êtes très bien caché, il y a de quoi se sentir lésé par la fainéantise de ce remake HD.