Silent Hill, série mythique du jeu vidéo japonais, qui aura terrorisé des millions de joueurs, il y a plusieurs années. Mais depuis quelque temps, il faut bien admettre que la série n’a plus la grande forme. Après un épisode dédié aux consoles HD qui n’a pas convaincu, et un remake loin d’être inoubliable, la saga horrifique fait ses tout premiers pas sur PlayStation Vita dans un hack’n slash. Oui, vous avez bien lu. Exit le jeu d’aventure où l’on dirigeait un personnage avec une caméra derrière le dos, scrutant l’obscurité à l’aide d’une simple lampe torche et d’une arme rudimentaire. Non, maintenant, il faut faire avec un jeu d’action coopératif qui ne fait plus du tout peur et qui a rangé ses recoins sombres pour les remplacer par de petites salles plutôt bien éclairées, à tendance gothique. Rien à voir donc avec le tableau original, mais pour autant, doit-on forcément le mettre à la poubelle ? Quasiment, malheureusement.

Tout au long de l’aventure qui n’est pas bien longue rassurez-vous, comme-ci les développeurs avaient voulu nous faire vivre un calvaire le plus court possible, on se rend finalement compte que tout ce qui faisait les qualités de la série Silent Hill ont complètement disparu avec son arrivée sur Vita. D’ailleurs, si le jeu n’avait pas eu droit à ce titre équivoque, on n’aurait jamais pu voir la différence avec un autre titre du même genre. Cet élément renforce considérablement l’idée qu’il s’agissait avant tout d’un jeu lambda, relifté histoire de proposer quelque chose sur la portable de Sony. La vue isométrique perd ainsi l’ambiance pesante caractéristique d’un survival horror, et surtout, Konami a bousculé un peu les fondements du genre pour tenter une nouvelle approche. On commence l’aventure en créant un personnage et en le personnalisant dans le but de pouvoir arpenter les quelques salles disponibles au sein d’un donjon. Le but ? Tuer des ennemis à la chaîne et chercher de nouvelles armes et objets afin de pouvoir ouvrir les portes suivantes.

Comme tout hack’n slash qui se respecte, Silent Hill : Book of Memories nous implique dans l’amélioration de son avatar. Au fur et à mesure de ses exploits, il gagnera de l’expérience, expérience alors utilisable pour monter en niveau, gagner en puissance et débloquer de nouvelles armures. C’est finalement le minimum syndical si ce n’est que la rejouabilité est quasi-inexistante et que l’on n’a de toute façon aucun mal à se passer de celle-ci. Pour les amateurs de challenge, on notera que la difficulté se veut corsée assez rapidement, avec des affrontements qu’il faudra parfois bien étudier, mais les énigmes sont trop répétitives et ne nécessiteront pas de se creuser la tête durant plusieurs minutes. On notera tout de même que le gameplay est tout de même appréciable avec une interface tactile évidemment faite pour ce genre de jeu puisqu’elle permet d’accéder rapidement à une barre d’objets et ainsi utiliser une potion ou d’autres avantages de combats das le feu de l’action.

Il y a donc quelques bonnes idées, mais elles sont pour la plupart déjà trop occupées à combler un vide lunaire plus qu’assourdissant. Visuellement, ce nouveau Silent Hill : Book of Memories n’est ni beau ni vilain, ce n’est juste pas un résultat satisfaisant lorsque l’on voit certaines des autres productions sur PlayStation Vita. Même le level-design manque d’inspiration, et la pauvreté de certaines animations fait bien peur à voir. Quand on voit qu’avec une sorte de batte, il est possible de trancher en deux une télé, il y a de quoi sourire. Les fans retrouveront toutefois quelques monstres issus de la saga. Un bien maigre lot de consolation.