Fighting Fantasy, Oregon Tail, et les jeux de rôle papier traditionnels ont tous eu une énorme influence sur le développement des jeux vidéo. Ils ont façonné la structure et le ton de nombreuses aventures, et beaucoup de jeux comptent encore sur les règles érigées dans Donjons & Dragons notamment pour le système de combat et l’exploration. Cela tend à signifier que les RPG de la plupart des pays occidentaux n’ont finalement qu’une poignée de paramètres différents. Tandis qu’un certain nombre se déroule à une époque moderne fictive ou au moyen âge, avec généralement de la sorcellerie et très probablement des dragons et autres bêtes mythiques pour secouer un peu les choses. Il n’est donc pas surprenant que Tales of Illyria débarque dans cette catégorie, bien qu’il arrive un peu après la bataille en tentant de nous raconter une histoire déjà vue et entendue précédemment.

Après avoir été accusé d’avoir tué toute sa famille et avoir reçu le titre de « Roi Parricide » à tort, Elric tente de se refaire une réputation. Son parcours, qui comprend une quantité excessive d’exploration, va lui permettre de rende visites à plusieurs villes et châteaux afin de nouer des partenariats et de se venger contre ceux qui lui ont fait du tort. Cette aventure se présente comme Fighting Fantasy à bien des égards puisque durant votre voyage, vous allez devoir prendre des décisions qui façonneront votre destin. Ce n’est cependant aussi révolutionnaire que prévu, mais couplé aux rencontres et combats aléatoires, il faut admettre que c’est loin d’être mauvais. Mais on doit aussi dire que l’aventure en elle-même est loin d’être aussi passionnante qu’il n’y parait, et il y avait pourtant matière à proposer quelque chose de vraiment intéressant de ce côté

L’un des principaux arguments de vente de Tales of Illyria sur le Play Store, c’est qu’il contient « l’équivalent de quatre romans ». Ce serait super si l’on avait devant soit quelque 275 000 mots talentueux, sauf qu’ici, les dialogues (par ailleurs payants si vous voulez le traduire en VF via Google), descriptions d’évènements et situations sont bourrés de répétition. Et surtout, le texte en lui-même est loin d’être de qualité, c’est même plutôt mal écrit. Et si cela ne suffisait pas, le titre - qui est dessiné à la main - ne rend vraiment pas honneur à son potentiel et donnerait presque envie d’arrêter de jouer tant le style visuel peut mettre dans l’embarras. Même en téléchargeant le pack HD, le résultat n’est pas franchement reluisant. La même hose pourrait d’ailleurs se dire du gameplay, avec des animations lourdes et des personnages ayant, très probablement, la pire animation de marche que le jeu vidéo ait connu. Imaginez un moonwalk exécuté vers l’avant, et vous aurez une idée de ce que l’on veut dire.

Les combats sont tout aussi ternes. Chaque affrontement peut être joué de manière automatique. Vous pouvez cependant agir sur votre héros bien que cela ne fasse que peu de différence, et vous devrez agir vite si vous ne voulez pas que l’I.A. vous mette en pièce. Mais même si Tales of Illyria à plusieurs problèmes, c’est sans doute l’un des RPG sur Android qui a le plus ambition. Il dispose de tout ce que l’on peut attendre d’une grande aventure sur PC, mais il est difficile de se concentrer sur cette ambition justement lorsque le reste est un sabotage en règle. Les développeurs de Little Killerz prétendent qu’il s’agit d’une « early-access » pour justifier des lacunes du jeu avec un prix tout de même bien élevé (3,76€) et que des mises à jour arrivent régulièrement, mais les problèmes ne viennent pas des bugs et de la mécanique, mais de tous les choix de conceptions pauvres et d’un véritable manque de contenu attrayant.