Yoshi's New Island est un bon jeu. Et c’est parce qu’il est fait par Nintendo, et les jeux Nintendo descendent rarement en dessous d’un certain seuil de qualité. Le constructeur japonais a toujours su créer des titres divertissants, mieux que n’importe quel autre acteur de l’industrie. Mais Yoshi's New Island n’est cependant pas l’aventure la plus inoubliable du catalogue de la 3DS, et montre finalement les défaillances créatives de Nintendo. À commencer par l’histoire : elle nous place sur l’ile de Yoshi, alors qu’une cigogne apportait Baby Mario et Baby Luigi à leurs parents légitimes, l’ignoble Kamek est intervenu pour les kidnapper, laissant Baby Mario chez le clan Yoshi. Les dinosaures doivent donc partir à la recherche de Baby Luigi. Ça vous semble familier ? C’est normal : il s’agit en fait d’une légère refonte de l’histoire du tout premier épisode. Mais bon, c’est un jeu de plateforme, tout ce qui importe, c’est de jouer.

Le gameplay ne devrait pas être trop compliqué à comprendre pour ceux qui ont déjà approché un épisode de la série. Le dino utilise ses capacités habituelles, comme le saut volant, le gobage d’ennemis avec sa langue pour les transformer en œuf ou en projectile, le piétinement, et ainsi de suite. La principale nouveauté s’avère être les gros œufs. Yoshi ne peut en porter qu’un seul à la fois, mais il lui permet de détruire des éléments du décor infranchissables pour atteindre de nouvelles zones. Pour en créer un, il faudra faire la rencontre d’ennemis bien spéciaux, qui n’apparaissent qu’à certains moments bien définis. Au final, on n’a donc pas l’impression de jouer à un nouveau jeu. Il y a tellement peu de nouveautés au sein du gameplay, qu’on a au final assez vite fait le tour. Il en va de même pour les ennemis que vous rencontrez : à part quelques-uns, vous avez déjà croisé la plupart d’entre eux. Ce n’est cependant pas pour autant que l’on ne s’amuse pas. Comme dans les trois précédents jeux de la série, le plaisir apparait rapidement, mais le sentiment de renouvellement disparait tout aussi vite.

L’un des principaux défauts de Yoshi's New Island vient aussi de sa durée de vie. Aussitôt l’avez-vous commencé, aussitôt vous le terminez. C’est certes un peu exagéré, mais si vous vous contentez d’aller tout droit sans vous préoccuper du reste, alors vous en verrez le bout en un peu moins de 5h. Si en revanche vous prenez votre temps en récupérant les bibelots ici et là, et que vous vous amusez sur les mini-jeux à deux joueurs, alors on peut fort logiquement remonter ce chiffre, mais pas tant que ça au final. Dans tous les cas, on passe un bon moment, qu’il soit court… ou un peu moins court. En fait, ce plaisir est notamment dû au parti-pris graphique du jeu qui reprend le principe du dessin sur une feuille de papier. Ça fonctionne bien, chaque ennemi à beaucoup de caractère, et les zones sont très détaillées. L’ensemble du jeu dépeint un monde digne d’un souvenir d’enfant.