Du côté des fans inconditionnels de Final Fantasy, il est de notoriété publique que la saga de Square Enix a quelque peu perdu de sa superbe et de son charme. Si les derniers épisodes ne sont pas intrinsèquement mauvais, leur orientation très "blockbuster action" a quelque peu échaudé les amoureux de la licence. On espère d'ailleurs le meilleur pour le futur quinzième épisode attendu depuis très longtemps, ainsi que le remake à venir de Final Fantasy VII. Dès lors il peut être tentant de vouloir se replonger dans les meilleures heures de la saga avec ce Final Fantasy IX qui possède bien du charme à revendre. Du point de vue de la direction artistique et de l'ambiance, c'est sans doute l'épisode le plus adorable depuis le passage de la 2D à la 3D et du côté de ce portage iOS, aucune trahison en vue. On rit, on pleure, et on prie pour que Square Enix nous ressorte un jour un opus aussi mignon et touchant. Bien sûr, le portage n'est pas exempt de défauts. Si la modélisation des personnages est légèrement revue à la hausse, les décors n'ont pas bougé d'un iota et sont toujours en basse résolution, et ne rendent pas toujours justice à la direction artistique. Cependant, cela ne gâche pas vraiment l'expérience et tenir au creux de la main un des Final Fantasy les plus mémorables de l'ère PSone reste un excellent atout.
Depuis le portage en demie-teinte de Final Fantasy VII, on note quelques petits ajustements au niveau de la maniabilité. Plutôt que d'imposer un pad virtuel PSone bourré de boutons qui prennent de la place sur l'écran, Square Enix a pris le temps de revoir sa copie. On contrôle toujours son personnage avec un stick virtuel, mais des boutons contextuels apparaîtront lorsqu'il faudra interagir avec les autres personnages ou des objets. Et lors des rares choix de dialogues, on peut dorénavant faire un swipe en dehors de la boîte de texte pour choisir sa réponse sans avoir recours à un bouton. Ce changement fonctionne plutôt bien comparé au joyeux bordel de boutons virtuels auquel on avait droit dans Final Fantasy VII. Quand au combats, ils profitent d'un bon rendu visuel étant donné que les décors sont en 3D temps réel contrairement aux phases d'exploration où il faudra composer avec une bouillie de pixels pas très attrayante. On peut comprendre ce choix dans le sens où le jeu prend beaucoup de place et que des décors haute résolution auraient rendu le poids des fichiers encore plus lourd. Mais il est tout de même dommage de devoir subir des décors très pixellisés, surtout pour 17 euros.
Néanmoins, on mentirait si on disait que l'expérience n'en vaut pas le coût, tout simplement car il s'agit d'un des plus grands chapitres de la saga. Les personnages sont toujours aussi sympathiques et touchants, et l'intrigue toujours agréable à suivre. Alors certes, ce n'est toujours pas le remaster parfait, mais le simple fait de pouvoir en profiter d'un des plus grands RPG japonais sur son smartphone ou sa tablette rend ce portage assez indispensable pour les fans et les chanceux qui n'auraient pas encore découvert cette merveille. C'est beau, c'est drôle, c'est épique voire même parfois tragique et la maniabilité revue depuis FFVII rend l'exploration plus agréable et fluide que chez son glorieux aîné. Et si le prix peut paraître cher - et il l'est - il en reste un jeu magnifique qui mérite d'être joué par le plus grand nombre.
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