Pour commencer on peut dire que Disney Magic Kingdoms fait le job quand il s'agit de vous proposer de créer votre propre Parc Disney, du moins pour ce qui est de recréer le sentiment d'émerveillement et d'exploration. D'un point de vue plastique et graphique, le titre possède toute la beauté et la magie que l'on peut attendre d'une production Disney. Et malheureusement, c'est à peu près tout ce que le jeu de Gameloft fait de bien, tant il accumule les pires tares du modèle free-to-play. Car si vous n'avez pas l'intention de nourrir Disney Magic Kingdoms de vos précieux deniers, l'impatience et le sentiment de famine vous envahira très vite. Le titre étant tout d'abord conçu pour nos chères têtes blondes, les publicités sous forme de pop-up et les délais d'attente quand il s'agit de jouer sont monnaie courante. Parfois il faudra attendre pas loin de 6 heures avant d'avoir le droit de continuer l'histoire, pour au final ne pouvoir jouer que 10 minutes. Et inutile de dire que même un enfant de 7 ans va vite perdre patience si les parents refusent de sortir la carte bleue. Et c'est bien dommage car, sous l'épaisse couche de monétisation se cache un jeu de gestion de parc à thème intéressant, et parfois même divertissant. 

Le jeu commence alors qu'on est chargé de faire disparaître la malédiction lancée par la méchante Maléfice qui pèse sur le monde merveilleux de Disney. Avec l'aide de Merlin l'Enchanteur, Mickey et d'autres figures connues, on devra restaurer la magie dans le royaume, attirer la foule avec des attractions et garder le public heureux en accomplissant leurs voeux. Si la trame narrative est souvent décousue et pas franchement passionnante (ce n'est évidemment pas le principal dans ce type de jeu), les mécaniques de jeu et l'interface sont plutôt bien implémentées. On a vraiment une sensation de contrôle lorsqu'on déplace les bâtiments et l'habillage est vraiment très sympathique. Les personnages sont bien animés, les environnements tout à fait dans le ton et quand tout va bien on se prend souvent à siffloter les airs des chansons classiques de Disney. La connectivité avec Facebook est aussi très fonctionnelle, on pourra ainsi visiter les parcs de nos amis et collecter des cadeaux. On trouve même des défis communautaires à débloquer, qui nous récompenseront avec des attractions uniques et des joyaux supplémentaires. Il est donc d'autant plus dommage que - dans le cas où on ne veuille pas verser le moindre centime - les délais d'attente de Disney Magic Kingdoms soient incroyablement longs et frustrants. 

On pourrait être tenté de passer outre ce (très) gros défaut, mais quand Dingo vous dira d'attendre 4 heures pour le simple fait de changer une ampoule, inutile de dire que votre patience sera mise à rude épreuve. De plus, on ne peut pas dire que Disney Magic Kingdoms soit particulièrement généreux. On peut passer des heures à collecter des étoiles et autres ressources pour faire évoluer son parc, mais quand la plupart des attractions doivent s'acheter avec de très rares joyaux, cette course aux ressources paraît très vite épuisante et superflue. Tout ceci est évidemment évitable si vous choisissez de mettre la main au portefeuille. Mais pour ceux qui n'en ont pas l'intention (et ils auraient raison), c'est un système assez minable qui parvient à ruiner ce qui aurait pu être un très bon jeu mobile. Disney Magic Kingdoms c'est un peu ce type qui veut désespérément vous inviter à dîner, mais qui s'attend à ce que vous apportiez votre bouteille de vin, le plat principal, le dessert, les assiettes, les couverts, le p'tit café et la boîte d'After Eight.