À l’aube de l’E3 2013, on jette un œil à cette super-production dédiée à l’iPhone et à l’iPad, et développée par la division mobile de Square Enix. Au-dessus de Panamanian Boardwalk, un train de banlieue s’écrase. Les bâtiments sont parsemés de néons clignotants, et les panneaux d’affichage sont couverts de publicité. On prend alors la direction de Nightshade, une boite de nuit à la mode, qui fait dos à un bidonville. Cet endroit peu recommandable est le repère de plusieurs membres de gangs armés jusqu’aux dents. Notre héros, Ben Saxon, est un homme sérieux, il dispose d’augmentations et ne compte décidément pas laisser le calme régner. L’enfer se déchaine alors. Des balles commencent à siffler, les ennemis arrivent de tous les côtés, et notre héros est touché plusieurs fois de suite. La prochaine fois, il faudra être plus silencieux, ou passer inaperçu, quitte à utiliser du tranquillisant, on même passer par un autre chemin.

« C’est le prochain épisode de Deus Ex », déclare James Wright, producteur chez Square Enix, en présentant Deus Ex : The Fall, un jeu à destination de l’iPhone et de l’iPad. « Ce n’est pas un portage, ce n’est pas un produit dérivé, ni édulcoré. » Il s’agit en fait d’un jeu de tir à la première personne et en 3D, ans la lignée de Deus Ex : Human Revolution. Et c’était l’objectif principal que de recréer cette expérience de manière complète, pour le mobile, avec de longues scènes de dialogues, des quêtes secondaires, et cette ambiance dorée et sombre. Et surtout, The Fall propose les caractéristiques qui font d’un Deus Ex… un Deus Ex. Il y a de l’action, de la furtivité, du piratage, des interactions sociales et de l’exploration. Vous avez le choix dans la façon dont vous aborder le jeu, et il y a vos décisions ont toujours une conséquence.

Développé par N-Fusion (à l’origine de Air Mail), mais avec l’aide d’Eidos Montreal. On note par exemple l’implication sur les 12 derniers mois de Jean-François Dugas (patron de la franchise), David Anfossi (producteur), Mary DeMarle et James Swallow (Écrivains), mais aussi Mike McCann (compositeur) qui a fourni quelques pistes inédites, et Jonathan Jacques-Belletete (directeur artistique). « Les personnes qui ont fait Human Revolution ont réalisé un vrai travail avec nous pour rendre The Fall spécial », indique Wright. L’histoire se déroule quasiment en parallèle avec Human Revolution d’ailleurs, alors que l’attaque sur Sarif Industries vient d’avoir lieu, et qu’Adams Jensen se remet de ses blessures. Le héros de cet épisode s’appelle donc Ben Saxon, un ex du SAS, qui a des liens avec un groupe de mercenaires de Belltower et qui a déjà joué les héros dans le livre The Icarus Effect. On note qu’il a aussi été dans une organisation appelée The Tryans (on retrouve un de ses membres dans Human Revolution).

Du fait de cette proximité avec le livre, mais aussi le précédent jeu, on retrouvera donc plusieurs personnages, comme Namir, Barret et Fedorova, et l’on sera même amené à travailler avec eux. C’est là que la séquence de jeu commence pour nous. Saxon est toujours avec les Tryans, et il faudra un certain temps au héros pour repasser du bon côté de la ligne rouge. Deus Ex : The Fall propose un gameplay virtuel classique, avec la possibilité de se déplacer et de viser avec les deux pouces de chaque côté. Vous pouvez également tapoter l’écran pour vous mettre à marcher, appuyer sur une porte pour qu’elle s’ouvre… mais il existe d’autres façons de contrôler l’action. Dans les options, on peut ainsi personnaliser la position des boutons et des pop-ups. Certains passages ont été simplifiés pour mieux répondre aux besoins de l’interface tactile. Il n’y a par exemple pas de bouton de course puisque le stick virtuel poussé au maximum prend le relai. Il n’y a pas de saut non plus, le personnage s’en charge seul à l’approche d’un obstacle ou d’une échelle. Il n’est plus nécessaire de cacher les corps puisqu’ils disparaissent automatiquement.

Pour cibler les ennemis, il suffit de les toucher du doigt ce qui permettra à la caméra de les fixer et de vous donner une légère aide au combat. Mais la plupart du jeu offre toutefois une transition intacte. On peut rouler sur soi-même, donner des coups létaux ou non, il y a des cinématiques et interagir lors des dialogues. Les contrôles fonctionnent étonnamment bien et offre une bonne visibilité pour toutes les options stratégiques disponibles. On peut choisir de se faufiler en faisant des headshots, ou y aller en tirant dans le tas sans prendre en compte les objectifs secondaires. Il est cependant conseillé de jouer la carte de l’infiltration, car Deus Ex : The Fall souffre du côté FPS tactile, et les combats de pleins fronts s’avèrent délicats. Enfin, on note la présence de 24 augmentations différentes, permettant d’améliorer son personnage et ses possibilités. On peut voir à travers les murs, devenir plus silencieux, mais il y a des options inédites.

Ces augmentations peuvent être débloquées grâce à l’expérience que vous gagnez en accomplissant des missions. L’inventaire est aussi présent, tandis que l’on peut aussi s’amuser avec une trentaine d’armes. Des packs de boosts sont de la partie, vous faisant regagner de la vie, ces derniers sont payants avec des crédits en jeu (que vous gagnez avec les objectifs et des défis), mais peuvent aussi être débloqué grâce aux achats in-app. Après cette session de jeu, il est nécessaire de raviver un peu l’enthousiasme qui avait malheureusement disparu lors de l’annonce du jeu en début de semaine. La réponse négative des fans a été impressionnante, mais l’expérience globale respecte les principes d’un Deus Ex, et c’est sans doute le plus important.

Deus Ex : The Fall sortira cet été à 5,49€ sur iPhone et iPad. Il sera lancé plus tard sur Android.

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