Je me tiens face contre terre dans un champ de blé, encerclé par des ballots de foin, tout près d’une ville où rien ne semble bouger. Je suis sur cette île depuis 20 minutes. Pendant les 19 premières minutes je ne portais ni chaussures ni pantalon. J’ai tué jusqu’à présent 4 personnes, pillé leurs cadavres et pris la fuite. Chaque son fait monter la tension, chaque avertissement déclarant que la safe zone est en train de se refermer fait battre mon coeur. Je traverse une rivière, en priant pour ne pas me faire abattre. Sur le chemin, quelqu’un arrive dans un véhicule. Je tire quelques balles, espérant le faire sortir de son engin. Il ne meurt pas. La safe zone se referme, il ne reste plus que nous deux, commence alors un jeu du chat et de la…et zut, je suis mort. 

PUBG MOBILE, c’est tout ça. Une version nomade du third-person shooter en Battle Royale qui a su conquérir le coeur des joueurs du monde entier. Le concept est le même, le gameplay est le même, la seule différence réside dans les contrôles à l’écran tactile. Est-ce parfait ? Grands dieux, non. Le jeu souffre des mêmes problèmes que la plupart des shooters disponibles sur mobiles. De nombreuses fois, vos doigts faillibles de simples êtres humains glisseront maladroitement du bouton de tir, souvent au pire moment. MAIS, et c’est un grand mais, le titre n’en reste pas moins un jeu remarquable. Malgré son côté quelque peu bricolé, il n’y’a que très peu d’autres jeux du genre sur mobiles qui parviennent à faire grimper une telle tension lors des parties. Et si ramper en sous-vêtements avec un casque de l’armée peut paraître ridicule, c’est exactement le feeling recherché. PUBG c’est un peu la session de paint-ball du samedi après midi et c’est sa faillibilité qui le rend si captivant. Vous n’êtes pas supposé être un super soldat d’élite, vous êtes seulement un imbécile largué sur une île avec d’autres imbéciles, avec un parachute et une tape dans le dos pour seul équipement. Et pendant de longs moments, vous serez seul en vous cachant et en retenant votre respiration. 

La version mobile capture très bien l’expérience originale. Si parfois, on se prendra un bon gros headshot des familles simplement parce que l’on a oublié que la course auto était activée, on revient vite sur l’île pour jouer à la guerre et trouver des fringues et des flingues. PUBG est un excellent titre sur PC et consoles et si on perd un peu de la précision des gunfights du jeu original, le jeu conserve son excellente gestion de la tension et son caractère hypnotisant, même lorsque vos gros doigts obstruent l’action.