Carmageddon est un titre légendaire pour beaucoup de joueurs. Lors de sa sortie en 1997, il avait marqué les esprits par son abus de violence gratuite et du gore. Il avait alors été interdit dans plusieurs pays et certains comme l'Allemagne lui avait imposé des modifications pour être autorisé à la vente (les passants avaient été remplacé par des zombies). Relancé grâce au financement Kickstarter, ce nouvel opus de Carmageddon déboule donc à pleine vitesse sur l'App Store.
A coups de pare-chocs pixélisés

On se demande encore comment Apple a pu laisser passer un jeu aussi immoral que Carmageddon. On ne doute pas que son passif de titre à succès a du peser dans la balance et c'est tant mieux. En effet, les joueurs de la première heure ne seront pas dépaysés, tant l’équipe de Stainless Games, s’est efforcée de rester le plus fidèle possible au produit d’origine. D’ailleurs on en arrive presque à se demander quelles sont les différences. Les graphismes semblent sortis d’un autre temps. Les textures sont grossières, les décors fourmillent de billboards disgracieux et de structures aux formes anguleuses. Seuls les véhicules semblent avoir été refait, bénéficiant de courbes douces et d’un design recherché. Enfin, certains, car quelques uns comme la Sauteuse sont franchement cubiques. Niveau son même constat. On retrouve l’aspect chiptune des effets sonores que l’on avait pu découvrir à la fin des années 1990 et les musiques brillent toujours par leur absence. Restent les menus et l’interface qui ont été refait pour s’adapter au tactile et à l’écran de l’iPhone. On notera au passage que la bouille de notre personnage et ses expressions sadiques sont toujours de la partie en haut à gauche et ponctuent nos actions par ses attitudes hilarantes. Enfin, la carte bien que détaillée est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Impossible de mettre en pause pour la consulter, lorsqu’on l’affiche à l’écran elle masque l’intégralité de la l’action et ne coupe pas le jeu. Du coup les adversaires en profitent généralement pour s’acharner sur nous pendant ces instants de vulnérabilité.

Du all-over sanguinolent

Pour ceux qui ne connaitraient pas le jeu, Carmageddon, c’est une course endiablée où le but avoué n’est pas de finir premier. Certes vous pouvez toujours essayer de gagner le badge de la victoire en terminant la course, mais vous serez bien plus poussé au carnage en essayant d’éliminer vos concurrents et d’écraser le maximum de passants. D’ailleurs si vous êtes du genre consciencieux vous pouvez tenter de débloquer le badge piéton sur chacune des 36 courses du jeu, en écrasant méthodiquement tous les passants. Là aussi, bon courage car c’est certainement le badge le plus difficile à obtenir. De fait, avec ses nombreuses courses, rejouables plusieurs fois pour récupérer de l’argent et gagner les trois badges, ainsi qu’avec ses trente voitures à débloquer, Carmageddon possède une excellente durée de vie. Il faut d’ailleurs lui ajouter la petite vingtaine d’achievements Game Center ainsi que l’ensemble des améliorations de véhicules pour compléter son contenu. Bref de quoi vous tenir en haleine une bonne vingtaine d’heures.

Un brin de finesse dans un monde de brute.

Difficile à croire et pourtant. Carmageddon vous demandera beaucoup de doigté. La maniabilité d’origine a été conservée et déjà à l’époque on peinait à contrôler les voitures. Se comportant comme de véritables savonnettes, elles passent plus de temps à foncer dans les murs qu’à glisser dans les courbes et prendre les virages à la corde. Il faudra donc s’acharner un peu pour parvenir à maitriser son bolide et finalement au bout de quelques parties on finira par apprécier ces dérapages à outrance. Il faut dire, qu’une bonne glissade sur un troupeau de vache rapportera pas mal d’argent. Une maniabilité en demi teinte donc, mais qui dans tous les cas demandera un effort au joueur. Un point que tout le monde n’appréciera pas.