Dungeon Plunder est assez rebutant dès son lancement. On découvre un menu peu avenant avec un look vieillot et une ergonomie étonnante. Plusieurs boutons sont visibles (rune, model, tips...) et on peine à comprendre leur utilité. Finalement, on clique sur "create" et l'on découvre qu'il va falloir faire un effort pour s'adapter à l'ergonomie particulière du titre. On crée alors son premier personnage en lui donnant un nom et en lui attribuant une classe parmi les trois disponibles. Puis on lance la partie. Deuxième effet de surprise, ses graphismes rétro. Beaucoup de jeux adoptent un style pixel-art des plus séduisants, mais Dungeon Plunder passe à côté. L'ensemble est assez mal maitrisé et il faut l'avouer pique les yeux. Heureusement, la musique épique met dans l'ambiance et l'on finit pas passer outre l'aspect visuel. On commence alors à jouer et encore une fois l'ergonomie surprend. Alors que l'on aurait pu s'attendre à un contrôle via un stick ou un pad virtuel, le titre opte pour une maniabilité tactile surprenante. Il faut tapoter l'écran dans une direction pour que le personnage s'y déplace. Finalement, on s'habitue à ce choix qui se révèle bien plus ergonomique que les traditionnelles croix directionnelles. Et c'est là l'une des subtilités de Dungeon Plunder, il faut passer outre certains choix discutables pour découvrir tout son potentiel. Dès que l'on oublie ses graphismes et que l'on a compris que son ergonomie n'était pas idéale, on est prêt pour un voyage unique et accrocheur.

A à la fois rétro et nouveau

Dungeon Plunder fait partie de ces titres originaux qui basent tout leur gameplay sur les mécaniques des RPG tout en surfant sur la vague du casual game. Ainsi, à l'instar de Dungeon Story ou Rune Raiders, on va ici affronter de nombreuses créatures pour gagner des trésors et des points d'expérience afin de s'offrir de nouvelles compétences et un meilleur équipement. Un système de jeu qui a fait ses preuves et qui rend le titre particulièrement addictif. Au fur et à mesure de la progression on devient de plus en plus puissant et l'on se laisse prendre au jeu du leveling pour affronter le gardien de chaque nouvelle contrée. Mais attention, le système de combat n'a rien à voir avec un Final Fantasy ou un Secret of Mana. Ici, on se bat à coup de bandit manchot. On sélectionne les items que l'on souhaite aligner (bouclier, épée, potion, hache, or...) et on lance la roulette. Si deux symboles identiques ou plus apparaissent, alors on obtient un effet. Les armes lancent une attaque, les boucliers et potions font gagner en défense, alors que l'or et les cœurs offrent respectivement de l'argent et des points de vie. Un système simple et particulièrement nerveux. Chaque combat se joue en une poignée de secondes et ne laisse que peu de place au hasard. On ne maitrise pas les combinaisons qui vont s'afficher, mais comme au poker, tout est affaire de stratégie. Il faut choisir ses items de manière intelligente pour être sûr de frapper à chaque tour et user habillement de ses magies et capacités. Car au fil de l'aventure on obtient quelques pouvoirs très utiles. Ainsi, on pourra par exemple faire apparaitre un item voulu, modifier les multiplicateurs de score ou forcer les résultats. Un bon moyen pour sauver les meubles et être sûr de marquer des points.

Ergonomie et frustrations

Oui, mais voilà, tout n'est pas idéal. Lorsque l'on se déplace sur la carte, on voit les ennemis ainsi que l'objet qu'ils protègent, mais il est impossible de connaitre leurs caractéristiques de combat. On se lance donc à l'aveuglette et parfois, on se retrouve face à un ennemi beaucoup plus puissant que nous. On se fait alors battre de manière implacable et l'on découvre la pire gestion du Game Over que l'on puisse avoir dans un jeu de ce type. La mort irrémédiable. Dungeon Plunder à fait le choix de détruire notre personnage et tous ses acquis. Quel que soit le niveau atteint, on repart à zéro. Il faut alors se créer un nouveau personnage et relancer une partie. Seule consolation, la conservation de l'argent collecté qui va permettre de s'équiper mieux et plus rapidement. Mais est-ce suffisant après la frustration que le jeu vient de nous infliger? Rien n'est moins sûr. Encore une fois, il faut se faire aux choix d'ergonomie faits par l'auteur. Le titre est très plaisant si l'on parvient à passer outre, sinon il vaut mieux passer son chemin.