Depuis huit ans, force est de constater que Dragon Quest VIII est toujours aussi pétillant avec ses décors à perte de vue, et ses nombreux donjons, mais aussi son aura de J-RPG à l’ancienne comme Square Enix n’en fait plus depuis des années. Mais cette adaptation sur iOS prend des risques puisqu’elle adopte un mode portrait, vous pouvez donc techniquement y jouer avec une seule main. En résulte donc un mélange fascinant entre le nouveau, et le moins nouveau. C’est aussi déroutant que séduisant, difficile, mais gratifiant. Et il parvient de surcroit à justifier son prix élevé. Le jeu nous entraine aux côtés de voyageurs (y compris un monstre et un cheval qui ont été maudits), et qui se retrouvent mêlés à un gigantesque complot. Quant aux contrôles, il faut un peu de temps pour s’y habituer : on y trouve un joystick au centre, à gauche ou à droite de l’écran, et vous pouvez l’utiliser pour vous déplacer. Il n’y a pas d’autres boutons à l’écran, sauf celui qui ouvre le menu.

Sur un smartphone, l’interface fonctionne bien, vous pouvez accéder à un monde vaste comme si vous étiez en plein appel. Sur tablette en revanche, c’est un peu plus compliqué de retrouver la position adéquate pour que tout aille pour le mieux. On choisira rapidement la solution de facilité : reposer la tablette sur ses genoux. On dispose de plusieurs possibilités de gameplay, comme un auto-run pour son personnage. On peut ainsi uniquement modifier l’angle de la caméra et changer sa direction. Un tap permet de l’arrêter. En outre, le jeu gère également d’autres actions automatiquement, comme lorsque vous tombez sur quelqu’un ou quelque chose ; ais on peut aussi choisir à qui on veut parler en tapant sur le PNJ. Durant les combats, on peut faire le choix de ne pas gérer quoi que ce soit, et laisser l’I.A. s’en occuper, à condition bien sûr d’avoir défini un plan d’action type que vos personnages suivront à la lettre. Il est ainsi possible de tout paramétrer, comme les actions de chaque tour, et ainsi créer vos propres stratégies selon les monstres contre lesquels vous vous battez.

Attention cependant puisque ce n’est pas l’idéal. Aucun combat n’est facile, il est donc important de bien se renseigner sur les stats de vos personnages, et d’utiliser leurs faiblesses comme une force. Il faut également prendre en compte le système de point de compétence pour apprendre de nouvelles actions. Dragon Quest VIII n’est pas un jeu très grand public, et s’il sait être accessible, ça ne veut pas dire pour autant qu’il peut être mis entre toutes les mains. Il exige pas mal de temps de votre part - après tout, c’est un RPG japonais -, et si les combats ne sont pas aussi complexes que certains autres jeux du genre plus récents, ils n’en demeurent pas moins difficiles à maitriser. Comptez plusieurs dizaines d’heures pour en venir à bout, et vous n’en aurez peut-être fini qu’une partie (l’aventure principale). Un mot sur l’aspect visuel : sur iOS, le jeu parait un poil plus vide que la version PS2, il s’avère cependant plus fluide, et on conserve tout le charme du cel-shading de cet épisode peu commun.