La plupart des puzzles-games sur iOS ont construit autour d’une seule et unique mécanique. Que vous soyez en train de creuser des tunnels dans Jetez-vous à l'eau !, allumer du feu dans Helsing's Fire ou couper des cordes dans Cut the Rope, les meilleurs prennent toujours une idée pour la tordre dans tous les sens et accoucher d’une cinquantaine de niveaux. Mais le puzzle-plateformer Limbo refuse de faire ça, et propose dans chacun de ses niveaux une idée fraiche et originale. Les défis que l’on vous donne peuvent s’avérer monotone : on déplace des caisses pour grimper sur des corniches, ou on se balance sur des cordes pour sauter par-dessus des pièges, mais il y en a aussi d’autres légèrement plus fou à base de machine anti-gravité, des limaces en mouvement, des mitrailleuses réglées sur des lasers, et des labyrinthes sans fin (ou presque).

Dans les deux cas, ils sont judicieusement conçus, et ont un certain effet lorsque vous finissez par les réussir. Car dans Limbo, on incarne un jeune garçon qui se réveil dans une forêt très sombre et qui part à la recherche de sa sœur. D’apparence très enfantine, l’aventure se révèle finalement bien plus mature, notamment en raison d’un univers particulièrement réussi et surtout par sa mécanique plutôt connue des amateurs de Mirrr’s Edge, à savoir le die & retry. En effet, à chaque défi, il vous faudra parfois plusieurs essais avant de trouver la solution et réussir à avancer encore plus. Les ennemis ne vous font pas de cadeau et à l’image de Finding Teddy, la mort du héros est particulièrement gore. Écrasé, broyé, mangé, coupé en morceau, on ne compte plus les pièges alambiqués qui tuent du premier coup notre pauvre petit garçon, rendant l’action parfois bien sanglante.

Mais ce qui plait le plus dans Limbo, c’est sans aucun doute son univers. En noir et blanc, le jeu arrive à nous oppresser rien qu’avec sa bande-son. Il est d’ailleurs conseillé de jouer au jeu avec le casque afin de bien profiter de lui dans ses moindres détails. On se repère grâce aux bruitages venant de différentes directions, mais aussi grâce aux indices laissés par les développeurs. Il faut dire que l’interface est dénuée de toute indication, tout se fait grâce votre pouvoir de déduction afin d’apercevoir cette petite corde laissée innocemment en haut d’une butte, ou la pierre couverte de pics qui se jette sur vous très rapidement.

Le jeune garçon que l’on contrôle est bien animé et il représente un poids réel dans chacun de ses mouvements, mais il a surtout une inertie étrange et une accélération qui peut parfois vous amené à faire l’erreur de trop et donc mourir. Pour son arrivée sur iOS, Limbo se dote de contrôles tactiles invisibles, mais qui se révèlent naturels. On déplace le garçon avec le pouce droit, tandis que la partie gauche est utile pour le faire sauter. Cela permet au titre de garder une bonne visibilité, et de montrer l’essentiel : son décor. Même le bouton pause s’avère caché, jusqu’à ce que vous aventuriez votre doigt en haut de l’écran. La maniabilité tactile demande un peu d’entrainement, plus qu’avec une manette, et il n’est de toute façon pas rare de mourir à cause de ça, mais globalement, tout se déroule aussi bien que sur les autres plateformes plus traditionnelles.