Dans la peau de Ramza Beoulve, le cadet d'une grande famille aristocrate du royaume, vous êtes enrôlé dans l'académie des Hokuten (l'élite de soldats sélectionnés selon une formation exhaustive). Ramza est est un jeune homme incorruptible et défend avec ferveur la justice. Aux côtés de votre ami d'enfance et compagnon d'arme, Delita, vous vous retrouvez très vite au coeur d'une confrontation opposant le royaume à une faction de voleurs, nommée la Death Corp. Derrière cette "révolution" se trame un complot qui n'a d'égal qu'une bonne histoire de Dan Brown mais à la sauce Final Fantasy. L'histoire est donc quasi-identique  au Final Fantasy Tactics de la PSone, et seule la mise en scène pourra dérouter les joueurs de la première version.

Maintenant sur iPad

Il faut savoir qu'à l'époque de la première PlayStation (et même avant), les RPG étaient peu répandus en Occident, difficile de lancer un tactical sous forme de jeu de rôle aussi complexe que cet opus en Europe. Pourtant après une première version sur PlayStation 1 et des portages sur PSP et iPhone, ce jeu est désormais disponible sur iPad. Pourquoi autant d'engouement pour ce jeu ? Tout simplement parce que avant de vouloir briller sur PSP et iPhone, ce spin-off de la série brille pour lui-même. Sa conception n'a d’ailleurs pas été sans difficulté, à tel point que le soft ne ressemblait plus vraiment à un "Final Fantasy" classique. Il avait même d'ailleurs bien failli ne pas s'appeler "Final Fantasy" !

La réalisation reste la même que celle sur iPhone et PSP, donc déjà plus soignée que dans sa première parution sur la 32 bits de Sony (aliasing quasi effacé, animation plus fluide lors des rotations du plateau). Les missions de l'opus PSP, The War of the Lions, absentes de la version PlayStation 1, sont ici bien présentes. Et en plus des éternels jobs comme chevalier, mage noir et autres samouraïs, le chevalier oignon (le premier costume dans la version NES de Final Fantasy II) est également disponible.

Le T-RPG pour les Nuls

J'en vois qui, d'un regard sceptique, s'interrogent sur les règles d'un tactical-RPG. Le concept, une fois assimilé, est simple. Se jouant au tour par tour tel un jeu de rôle (RPG) à l'ancienne, l'action, limitée, se trouve essentiellement sur l'air de combat. Chaque personnage joue tour à tour et peut se déplacer de quelques cases et attaquer ses adversaires (avec son arme ou via une compétence). Finalement, un T-RPG ressemble à un gros jeu d'échecs en plus compliqué, mais où le roi et la reine sont plus réalistes que sur une table. D'ailleurs, ce ne sont pas des pions, mais bien les personnages tels qu'ils apparaissent lors des scènes cinématiques que vous devez faire survivre pendant ces batailles.

Avant chaque combat, vous pourrez sélectionner les personnages qui y participeront, ainsi que la formation (le nombre de personnages à mettre en jeu apparaît en haut à gauche). Vous ne saurez pas à quoi vous attendre et donc toute la difficulté est de prévoir la force de l'équipe adverse. Certains membres de l'équipe (qui changent au gré du scénario) sont gérés par l'IA (les « guests »). Durant un super combat au tour par tour, on oublie un peu l'histoire même si on assiste à des phases de dialogues (en anglais uniquement) intéressantes et on comprend mieux où réside cette durée de vie supplémentaire du jeu : au premier passage dans le niveau, vous affronterez des humains, aux passages suivants, des monstres. Les monstres gagnent aussi des points d'expérience, ce qui fait que les combats sont toujours équilibrés.

Level-up

Qui dit RPG dit missions annexes, montées en niveau, améliorations des personnages et des armes, et autres magasins d'objets et armureries en tout coin de la carte. Sauf qu'au lieu de vous déplacer dans un vaste monde en 3D, la carte se veut géographique et zénithale. Il s'agit donc d'un véritable parchemin sur lequel vous déplacez Ramza, via la fonction tactile de votre iPad. S'il passe par une nouvelle zone non habitée, telle qu'une forêt ou une colline, vous aurez le droit à une horde de monstres qui vont essayer de vous barrez la route. Les batailles peuvent alors durer jusqu'à quarante-cinq minutes, et sont orchestrées par mille et une compositions musicales, toutes autant en adéquation avec l'atmosphère semi-solennelle, semi-onirique du titre.

Yeah... Pad !

La fonction tactile avec l'iPad fonctionne à merveille. Tout est parfaitement utilisé pour effectuer des mouvements dans la zone et diriger Ramza et les autres personnages. Le maniement avec les doigts sur l’écran est très utile durant les phases de combat afin de bouger l'angle de la caméra, en faisant tourner le plateau de la zone. Il est également possible de zoomer, dézoomer d'incliner le terrain à sa guise. Le menu d'action vous donne la possibilité d'effectuer un nombre de déplacements dans la zone, de lancer une attaque, de modifier la position du personnage afin qu'il puisse être en face de l'ennemi, d'avoir un résumé descriptif du profil du personnage contrôlé et de choisir le mode de déroulement des tours (automatisé ou manuel par exemple. Le gameplay reste finalement aussi intuitif que les versions précédentes. 

La force de Final Fantasy Tactics : The War of The Lions, est son riche système d’expérience et de classes. En plus des traditionnels points d'expérience gagnés après chaque combat et qui améliorent les statistiques, vous gagnez des « job points » en fonction de la classe utilisée. Ces points permettent de gagner des niveaux dans les classes, débloquant ainsi de nouvelles compétences et de nouvelles classes. Au total 20 classes différentes sont disponibles.

Le lion n'est pas mort... ce soir !

Final Fantasy Tactics : The War of The Lions possède donc tous les éléments d'un très bon Tactical-RPG. Certes les graphismes auraient pu à nouveau être revisités, mais il ne s'agit ici que d'un portage. Ce Final Fantasy Tactics disponible depuis août dernier sur iPhone, était depuis un bon moment attendu sur iPad et reste ici une valeur sûre.

Graphiquement mignon, mais pas sublime pour les supports actuels, il reste dans la veine des jeux aux visuels attachants. La bande-son est dans le pur respect de la trame scénaristique. Mais surtout, le gameplay, qui a toujours été la force du jeu quelque soit le support est toujours lui au top du genre.