Il y a quelque chose d’un peu hors de propos avec Bloodstroke. L’action gore et intense n’a aucune connexion avec l’univers du jeu sur lequel il est basé, et on se sent rarement concerné par les gerbes de sang qu’on laisse trainer sur son chemin après avoir explosé une tête avec ses pistolets. C’est beaucoup plus une affaire de style, mais même cet élément parait finalement plat et sans réel intérêt avec de grands espaces vides, et des animations étranges donnant au final une expérience terne, et une sensation d’inachèvement. John Woo semble donc davantage privilégier sa période hollywoodienne avec Bloodstroke plutôt que de transmettre le talent qu’il a pu avoir durant son apogée asiatique.

Vous incarnez un garde du corps qui a comme nom de code Lotus. Elle est chargée de protéger un développeur informatique. Le duo va donc se mettre à courir à travers une série de niveaux peuplés de membres de la triade et d’assassins envoyés pour vous arrêter et tuer votre client. Fait intéressant, Lotus ne prend pas de dommage, vous êtes donc libre de courir où vous voulez, tuant tous ceux qui s’approche d’un peu trop près. Les attaques de mêlée sont automatiques si vous êtes à portée, tandis que vos armes sont utilisables avec un joystick virtuel qui cible toujours le méchant le plus proche. C’est une configuration étrange qui peut entrainer des bugs. Il nous est ainsi arrivé de nous retrouver coincés dans un décor sans trop savoir pourquoi. À chaque mission terminée, vous gagnez de l’argent vous permettant alors d’accéder à des armes plus puissantes et à une variété de munitions différentes.

L’argent permet également d’endurcir le client en lui donnant un gilet pare-balles et des points de vies supplémentaires. Car c’est lui qui prend les tirs pendant que vous voguez dans les niveaux. Bloodstroke propose donc une base intéressante, mais il manque l’étincelle dont il a besoin pour conserver cet intérêt jusqu’à la fin du jeu. Vous ne vous sentez jamais vraiment en danger - surtout pas dans les premiers niveaux - et si vous utilisez votre argent intelligemment, vous pouvez vous en sortir sans problème à travers tous les autres. Si on devait résumer le titre, on dirait que l’on court comme un poulet sans tête, sans dangers ou d’obstacles pour se mettre en travers de votre chemin. Après environ cinq minutes, on se lasse, et on passe à autre chose.