Survival-horror et consoles portables n’ont jamais fait bon ménage, et à part un sympathique Silent Hill sorti sur PSP il y a quelques mois, les fans du genre n’ont jamais pu avoir les sensations requises par ce genre d’expérience, principalement à cause des graphismes un brin décevants et surtout par la portabilité de la plateforme qu’ils détenaient entre les mains.

C’est donc avec une certaine appréhension que l’on a accueilli ce Dead Space qui n’est pas un portage, mais bien un tout nouvel épisode exclusif à l'iPhone. Une première bonne nouvelle qui s’ajoute au fait qu’EA Mobile]] a confié son développement à son studio Iron Monkey, ceux à qui l’on doit déjà [[Les Sims 3 notamment. Un second gage de qualité pour le titre qui souhaite, comme nous le prouvent les premières minutes du jeu, nous en mettre plein la vue et surtout, pleins les oreilles.

Car Dead Space joue avant tout sur les sensations de peur que peut provoquer l’arrivée massive de monstres ou l’apparition soudaine d’une créature peu orthodoxe. Et même si l’on vous conseillera de jouer avec les oreillettes du téléphone (ou un bon casque), ce sera à vos risques et périls. En effet, on ne joue pas impunément à Dead Space, on vie une expérience unique en son genre qui fera très certainement date au sein du jeu sur portables et mobiles.

Pour ceux qui ne connaissent pas la saga Dead Space, on incarnait dans le premier épisode Isaac Clark, un ingénieur venu sur un vaisseau après qu’on lui ait signalé divers problèmes électriques. À son arrivée, il se rend compte qu’il est infesté par d’ignobles créatures assoiffées de sang.

Pour ce qui est de ce Dead Space sur iPhone, le scénario se déroule un peu avant le second épisode, alors que l’on y côtois Vandale, un homme envoyé par un certain Tyler, sur une station appelée « la Méduse » (lieu des pérégrinations de Dead Space 2), où il est amené à saboter les équipements sur place afin de créer une catastrophe qui donnera lieu à une nouvelle invasion de mutants. L’histoire de ce spin’off se veut avant tout informative pour tous les fans de la saga, et l’on se rend rapidement compte que malgré tous les efforts faits par les développeurs, on n’apprendra rien de réellement nouveau par rapport aux deux opus disponibles sur PC et consoles. Mais cela n’empêche pas de passer un bon moment, et vous allez comprendre pourquoi…

Ce qui frappe aux premiers abords (outre le décalage des sous-titres français par rapport à la VO), c’est sans aucun doute la qualité des graphismes. On a rarement vu ça sur iPhone, et même Epic Citadel pourrait aller se rhabiller durant certains passages. Les équipes d’Iron Monkey ont réalisé un chantier d’envergure avec une simplicité frôlant le génie. Le point fort de la série - la gestion des éclairages pour accentuer l’ambiance - est conservé avec brio, et l’on arpente les quelques décors disponibles non sans appréhender ce qui nous attend ensuite.

Mieux encore, sur iPhone 4, la fluidité est au rendez-vous et en quelques heures de jeux, on ne verra aucun ralentissement. Tout juste pourra-t-on déplorer un effet de clipping qui empêche de voir très loin dans les couloirs et l’animation des Nécromorphes (les fameux mutants) manque un peu d’humanité. Cela étant dit, la qualité de l’ambiance est au rendez-vous et l’expérience révélée dans les deux épisodes sur consoles de salon et PC est quasiment intacte, si ce n’est qu’elle tient ici au sein d’un écran forcément plus petit qu’à l’accoutumée.

On ne pouvait cela dit pas terminer ce test sans évoquer la jouabilité de Dead Space. L’utilisation du tactile est souvent un point critique pour les jeux d’action sur iPhone. Certains jeux par ailleurs réussis son parfois complètement gâchés à cause d’une maniabilité approximative, manquant clairement de rapidité ou donnant parfois lieu à des bugs et frustrations éhontées.

Et bien, et c’est sans aucun doute la grosse surprise du jeu, le gameplay est une totale réussite. Les développeurs ont su mettre derrière eux les défauts du tout tactile pour ne garder que les bons côtés, à commencer par un retournement à 180° d’un double tapotement sur le dos du personnage qui permet de très vite se remettre en place face à l’assaut des Nécromorphes. L’interface est également très épurée et reprend d’ailleurs celle des opus consoles à commencer par la vie qui s’affiche sur le dos de Vandale, mais aussi sur les munitions que l’on peut voir sur un écran digital juste au-dessus de l’arme.

Le personnage que vous incarnez est assez lent, ce qui permet d’appréhender au mieux certaines situations. Bien qu’il soit toujours possible de courir (en mettant son pouce plus haut à gauche de l’écran), il est vivement conseillé d’éviter d’utiliser le mode course pour marcher tranquillement dans les couloirs faussement tranquilles du jeu. En combat, vous disposez d’un Cutter-Plasma, un pistolet qui peut découper les membres de vos ennemis et également les trancher au corps à corps.

Pour viser, il suffira de tapoter sur le côté droit de l’écran, un second tapotement donnera alors lieu à un tir soutenu. Face à un ennemi, un conseil : visez les jambes, puis la tête, cela aura pour effet de le ralentir et de le tuer rapidement en utilisant beaucoup moins de cartouches que prévu. Le Cutter-Plasma peut également servir de tronçonneuse, et cette option peut parfois être très utile puisque si un mutant vous attaque au corps à corps, il suffit de faire glisser son doigt en haut à gauche de l’écran pour donner un violent coup de griffe à votre assaillant. Bien évidemment, comme dans les autres épisodes, il est là aussi possible de customiser votre équipement pour augmenter les dégâts, le nombre de munitions ou encore la rapidité de rechargement. Les facilités de gameplay sont certes dommageables pour une licence qui s’adresse avant tout à un public de joueurs confirmés, mais Iron Monkey démontre bien qu’avec ces changements, le plaisir reste intact.

Plus haut, nous évoquions la nécessité de posséder un casque pour jouer convenablement à Dead Space et il est bon de le rappeler, car le travail effectué sur les bruitages et tel qu’il est compliqué de passer à côté. Car le titre joue avant tout sur votre appréhension à continuer l’aventure. Les multiples bruits de néons cassés, de cris d’humains horrifiés, ou même les râles des Nécromorphes sont des modèles du genre. La musique, point fort de la saga, est également bien représentée avec certains thèmes directement venus de Dead Space 1 et 2 composés par Jason Graves (qui a accouché de la B.O. de City of Heroes : Going Rogue en juillet dernier) qui font des merveilles dans certaines situations.